750 grammes
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Cuisine et dissidence

19 avril 2012

Les financiers, mieux vaut les voir en gâteaux...

 


Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, je pense qu'il est dans l'air du temps de croquer du financier (pour rester correcte).

Il est également dans l'air de ma cuisine de ne pas laisser se perdre quelques blancs d'oeufs orphelins après l'adoption par une crème pâtissière de leurs moitiés.

Deux d'entre eux attendant donc patiemment que je leur fasse un sort, j'en ai profité pour ressortir ma recette fétiche de financiers, qui est celle-ci:

 

 

RECETTE des financiers


  • 60 g de blancs d'oeuf (plus ou moins deux blancs)
  • 75 g de sucre*
  • 30 g de farine
  • 40 g de poudre d'amande
  • 65 g de beurre

 

Dans une casserole, faire fondre et chauffer le beurre jusqu'à ce qu'il devienne noisette*.

Au fouet, mélanger les blancs d'oeufs et le sucre puis ajouter la farine et la poudre d'amande.

Incorporer le beurre noisette, bien homogénéiser la préparation, la couvrir d'un film plastique et l'oublier dans le réfrigérateur jusqu'au lendemain!


 

Le lendemain, donc, à la cuillère ou à la poche à douille, remplir les moules à financiers pas tout à fait jusqu'en haut, et les mettre à cuire dans un four préchauffé à 180°C pour une quinzaine de minutes*.


*, *, * Précisions avant de se relever les manches:

- Certaines recettes préconisent l'utilisation de sucre glace plutôt que de sucre semoule. J'avoue avoir essayé et ne pas avoir été frappée par la différence de texture ou de goût donnée par le sucre glace.

- Un beurre noisette s'obtient simplement en faisant "cuire" le beurre, jusqu'à ce qu'il prenne une couleur... noisette et un parfum... de noisette aussi! Il est important de remuer toujours le beurre pour ne pas qu'il brûle et que ses petites particules qui dorent et donnent cette couleur noisette ne deviennent pas noires! Attention également au fait que la casserole étant toujours chaude, le beurre continue de cuire même hors du feu.

Pas de panique s'il a trop cuit, cela dit, on peut le rattraper en le passant au chinois pour le débarasser des particules brûlées.

- Mon four étant ce qu'il est, je donne des températures et des temps de cuisson strictement indicatifs! Après essai, ce sont ceux qui me semblent les plus adaptés. J'ai notamment tenté de démarrer la cuisson de mes financiers à une température plus élevée, et je pense que c'est ce qui est à l'origine de l'explosion de ceux qu'on voit sur la première photo!

 

Cette recette est vraiment très simple à réaliser, on peut de plus l'adapter à l'envi en y ajoutant des fruits (des framboises, notamment), de la pâte de pistache (environ 10g, à détendre dans un peu d'appareil avant de l'ajouter au reste), des pépites de chocolat...

Et on peut aussi faire cadeau du résultat (avec d'autres petites choses)!

 

(Biscuits roulés aux raisins, petits congolais, financiers nature)

 

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17 avril 2012

La nuit qui fait revivre nos jours

 

 



Ce soir, à Paris, mon coeur a faibli.


À mes élèves curieux, je parlais de l'importance, dans l'analyse d'un texte, de distinguer ce qui faisait appel aux faits, de ce qui touchait à l'émotion. Nous parlions des médias, de cette si forte tendance de la presse à ne vouloir que faire pleurer dans les chaumières ou rire benoîtement en oubliant sa mission première: nous informer.

Je les mettais en garde, ces presque votants, contre leurs petits coeurs fragiles et leurs esprits candides, si prompts à se laisser impressionner...

 

Juste après, je sautai dans le métro pour me rendre à "La nuit aux Invalides", que je m'étais brusquement décidée à aller voir.

En guise de lever de rideau, la cour majestueuse s'est assombrie lentement et une voix profonde s'est élevée de la pierre pour nous enlever à nous-mêmes. Avec sur le visage un sourire de gamine, j'ai oublié bien vite l'introduction bavarde et son texte alambiqué. Les yeux écarquillés et les oreilles ouvertes, j'ai oublié aussi mon cours et l'importance des faits. Je me suis laissée, presque sans résistance, conquérir.

Il y avait un peu d'Histoire dans ce morceau de grand spectacle, mais comme un emballage, l'écrin de l'essentiel. J'ai vu s'animer les Invalides, leur grandeur éclater, s'éteindre, puis renaître. Dans leur histoire en accéléré, c'est la mienne, la nôtre qui a défilé. Pendant trente-cinq minutes, pendant ce si court instant, et contre l'avis de toute notre époque, c'est à notre âme enracinée que l'on s'est adressé.

Quand les lumières se sont éteintes, les applaudissements ont fusé et avec eux des cris qui me révélaient ce que j'aspirais à entendre après ce moment rare: Vive la France.

 

J'ai pensé que les candidats de la prochaine élection devraient aller mettre leurs pas dans les nôtres, fouler la cour pavée des Invalides, attendre que la nuit tombe et ressentir ce qu'un jour ils ont bien du éprouver eux aussi, avant de l'oublier: l'amour de leur pays leur retourner les tripes.

 

Dieu, que c'était grand et bon.

 

 

4 avril 2012

Tricot de printemps, qui tombe à pois nommé

 

On m'a donné récemment tout un tas de laines différentes, abandonnées et condamnées à l'oubli si elles ne trouvaient pas d'aiguilles pour les reprendre.

Les miennes, malgré leur peu d'expérience, se sont portées volontaires. Elles ont bien fait car, la même semaine, on m'annonçait la naissance d'un petit bébé, naissance qui me touchait particulièrement.

Alors en me débrouillant comme j'ai pu, je me suis mise au travail et ça a donné ça:


(de face)

 

(de dedans)

 

(de dos)

 

Bien sûr, ce petit gilet est tout plein de défauts mais le coeur y était vraiment, et la prochaine fois ce sera, je l'espère, bien mieux.

Je me suis inspirée de ce patron, au fait. Merci à celles qui l'ont mis en ligne!

 

24 mars 2012

Gnocchis au potimarron et à la brousse (parce que je suis censée savoir quoi faire de ça...)

 

 


J'attire les ingrédients bizarres. Par bizarre j'entends: ingrédients dont je n'use pour ainsi dire jamais. Ce qui bien entendu ne remet absolument pas en cause leurs nombreuses qualités nutritionnelles ou gustatives. Seulement leur chance de les surprendre, attendant sagement leur tour d'être préparés, dans mon frigo. 

 

Cependant,  je les attire, disais-je. Il se trouve en effet que quand ce genre d'ingrédients atterrissent dans le panier de quelqu'un de ma connaissance, ravi de sa trouvaille mais à court d'idée pour la mettre à profit, c'est ensuite à moi qu'ils sont confiés.

"Parce que je suis censée savoir quoi faire avec ça..."

 

Hum...

 

Un grand pot de brousse de brebis...

Une moitié de courge, qui doit être un potimarron mais dont la couleur (extérieure, hein, pas de panique) me laisse perplexe...

Une vague envie de me lancer dans la palpitante expérience de la réalisation de gnocchis maison à la courge...

 

Y a plus qu'à.

(Surtout que ce n'est plus vraiment la saison des courges, alors c'est maintenant ou jamais!)

 

 

LA RECETTE DES GNOCCHIS AU POTIMARRON

 

 

  • 150 g de potimarron (cuit)
  • 125g de brousse de brebis
  • 150 à 200g de farine
  • sel, poivre, épices en tout genre

 

Hacher menu le potimarron, le réduire en bouillie, l'écraser, lui faire passer un sale quart d'heure. Bref, il faut qu'il soit mangeable à la cuillère. Il peut y avoir des morceaux dedans, on lui pardonnera (voir photo plus haut).

Écraser la brousse avec le potimarron et bien mélanger les deux ingrédients.

Ensuite, attention, étape cruciale: ajouter progressivement la farine jusqu'à ce qu'une boule de pâte pas trop collante puisse être formée. En gros, j'ai mis un peu moins de 200g de farine, mais ça dépend beaucoup de l'aquosité (si, si, ce mot existe, garanti par mon petit ami Robert) du potimarron, du mode de cuisson utilisé pour en venir à bout et sans doute de l'hygrométrie mais ce serait à vérifier.


(Là on dirait un caillou extraterrestre, je sais, mais c'est seulement parce que je suis toujours aussi nulle en photo...)


Donc, tout en cherchant à façonner la sus-mentionnée et sus-montrée boule de pâte, ne pas hésiter à saler, poivrer, ajouter de la cannelle, de la muscade ou autre chose susceptible de donner de la saveur à la préparation.

 

Vient alors l'étape du façonnage des gnocchis. Débutante totale en ce domaine, j'ai fait comme j'ai pu et suivant mon instinct, "comme j'ai pu" a donné ceci: j'ai confectionné des petites boulettes, formées entre mes mains farinées, que j'ai ensuite fait rouler sous les dents d'une fourchette pour les aplatir et leur conférer de petites stries, comme j'en avais vu aux gnocchis officiels de supermarchés.


Pour la cuisson: dans l'eau bouillante salée! Une fois les gnocchis remontés à la surface, j'ai attendu une minute avant de les récupérer, pour être sûre que la farine ait bien le temps de cuire.

Verdict: impeccable.


 Je les ai servis chaud, avec un filet d'huile de pépin de citrouille, pour rester dans le ton, et des brisures de noisettes et d'amandes qui me restaient de biscuits réalisés dans la semaine.

C'est pas pour cafter, comme dirait Desproges, mais c'était pas mal!


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Sauf que...

Sauf que pour être honnête...

... c'était encore meilleur le lendemain, quand pour réchauffer les gnocchis restant, je les ai passés à la poêle avant de les servir de la même façon. Ils avaient un petit côté croustillant en plus qui ne gâtait rien!

 

 

27 février 2012

Tu me chauffes les épaules


Pour changer de la cuisine, petite incursion dans le monde du tricot!


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Je me souviens avoir commencé au moins une demi-douzaine de tricots dans mon enfance et de n'en avoir jamais fini un seul. Je m'arrêtais à chaque rang pour voir de combien mon tricot avait avancé, si j'étais près du but.

C'était désespérément lent... Je me suis mise à la couture, parce que j'étais trop impatiente, c'est dire! (c'est dire aussi à quel point je manquais de discernement... parce que j'en ai passé du temps sur des patrons, les quelques fois ou je m'y suis essayée!)

Finalement, je me suis remise au tricot il y a peu, juste par envie. Après en avoir fini un tout simple, fini pour de vrai, je me suis dit que la malédiction de l'abandon en cours de route qui me poursuivait était levée!

Alors même si je n'y connais toujours rien, je me suis lancée dans un projet incroyablement ambitieux pour moi et mes dix doigts inexperimentés: un cache-épaules, trouvé ici.

 

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J'ai été évidemment incapable de me tenir exactement aux instructions données, je ne savais pas non plus quel était le genre de laine recommandé, bref, j'ai fait plus ou moins comme je le sentais et comme j'ai pu, avec des aiguilles assez grosses (4) par rapport à la laine parce que je le voulais léger et transparent (il doit exister une technique plus savante pour arriver à ça, mais laquelle?).

Le résultat est plein de défauts, bien sûr, mais aussi incroyable que ça puisse me paraître, il est fini!

 

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Je remercie au passage L., de L.tricote, pour ses excellents conseils au sujet du blocage (à la fin des commentaires, ici)!

 

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22 février 2012

Jour de gras!

 

 

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Hier, c'était Mardi Gras. Traditionnellement jour des beignets, jour encore gras, puisque dernier jour avant le début du Carême.

Des beignets, je n'en avais jamais fait. Pour ma première fois, j'ai cherché une recette simple mais originale, qui ne prenait pas trop de temps à mettre en oeuvre car du temps, j'en avais peu.

Dans un vieux livre de cuisine chiné voilà quelques années, j'ai trouvé ceci:

 

RECETTE des beignets sucrés aux amandes

(d'après Tante Marie, la véritable cuisine de famille)


  • 250 g de farine (mélange maïzena, farine blanche et farine complète pour moi)
  • 125 g de poudre d'amande
  • 125 g de sucre semoule (100 g pour moi)
  • 60 g de beurre mou
  • 2 oeufs
  • zeste de citron (Pas mis. Parce que.)

 

Mélanger les oeufs et le sucre.

Ajouter le beurre mou (mais pas fondu), puis la farine, la poudre d'amande et si vous y tenez, le zeste de citron.

Bien mélanger la pâte, la travailler quelques secondes à la main et la rassembler en boule.

 

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L'étaler sur une épaisseur d'environ deux millimètres et la découper selon la forme voulue. J'ai fait des quadrilatères aléatoires... mais à l'emporte-pièce ça doit être joli aussi!

 

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Faire cuire dans un bain d'huile jusqu'à ce qu'ils soient bien dorés.

Soupoudrer de sucre et servir chaud ou froid.

 

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Ces beignets sont très différents de ceux que j'ai pu manger jusqu'à maintenant. Ils sont notamment relativement friables à cause de la poudre d'amande qu'ils contiennent.

Pour faire simple, disons qu'ils ressemblent à un croisement entre un beignet et un biscuit! (d'ailleurs, j'aurais du garder de la pâte et la faire cuire au four, pour voir...)

L'important reste que malgré leur étrangeté, ils ont convaincu sans peine leur public!


Cette préparation de Mardi Gras m'a permis de ne pas oublier trop vite une information importante qui m'a beaucoup touchée:

Les Grecs s'apprêtent à entrer dans le Carême orthodoxe. Jeudi dernier avait ainsi lieu à Athènes la traditionnelle distribution publique de viande grillée du Tsiknopempti, avant que le jeûne ne la chasse des menus. Pourtant, ce jour de liesse a pris cette année un visage différent. La foule était plus nombreuse que les années précédentes, les files d'attentes gonflées de milliers de personnes faisant la queue pour une assiette de viande, devenue un produit de luxe. Signe de la profondeur et de la gravité de la crise que vivent aujourd'hui les Grecs. (un témoignage ici)

16 février 2012

La cerise sous le crémeux


Défi du samedi: fabriquer pour le soir un dessert uniquement à base de ce qui se trouve déjà chez moi. Et de préférence avec des jaunes d'oeufs parce que j'ai une commande de financiers pour le lendemain...

Ah oui. Il faut que ce soit un minimum bon, aussi...

 

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RECETTE des pots de crème à la vanille sur compotée de cerise


Pour trois petits, ou deux plus grands:

 

Compotée de cerises:


  • 200g de cerises (les miennes étaient surgelées)
  • 30g de sucre

Mettre ensemble dans une casserole les cerises et le sucre. 

Faire réduire à feu doux jusqu'à ce que les cerises aient bien rendu leur eau. 

Mettre la compotée au fond des petits pots. 

 

Crémeux vanille:


  • 200g de crème
  • 2 jaunes d'oeuf
  • 40g de sucre
  • 1/2 gousse de vanille
  • 2 g de gélatine (une feuille) ou une pointe de couteau d'agar-agar
 
La préparation est presque la même que celle d'une crème anglaise:
 
Si on utilise de la gélatine, la mettre à tremper dans de l'eau froide.

Dans une casserole, faire bouillir la crème avec la demi-gousse de vanille fendue et grattée, et l'agar-agar (dans ce cas, on laisse bien sûr tomber la gélatine!).

Dans un saladier, fouetter ensemble les jaunes d'oeufs et le sucre. 

Verser ensuite la crème sur les jaunes et bien mélanger. 

Remettre la préparation dans la casserole et la faire épaissir à feu doux. Elle ne doit pas bouillir!

Quand la crème nappe la cuillère*, la retirer du feu.

Essorer la gélatine à la main et l'incorporer à la crème. 

Laisser bien tiédir la crème puis la verser dans les pots, sur la compotée. 


KIF_1297Mettre les pots au réfrigérateur et attendre au moins quatre heures pour les manger. Ce dessert est encore meilleur le lendemain, le goût de vanille est bien plus prononcé. 


 Les goûteurs mis à contribution m'ont dit que des framboises seraient sans doute plus à leur place dans ces petits pots que des cerises

J'aurais tendance à être assez d'accord... mais je n'avais pas de framboises, et mes cerises commencent à s'ennuyer ferme dans le congélateur!


Ne pas hésiter à remplacer les cerises par des framboises, donc! 


*napper la cuillère: ce n'est pas vraiment parlant, dit comme ça, mais c'est l'expression consacrée...

En réalité, cette étape du nappage de la cuillère n'étant pas très facile à voir, elle peut se traduire par un autre truc un peu plus pratique:

Pour savoir quand la crème est cuite, il faut retirer la spatule ou la cuillère de la crème et passer un doigt sur une de ses faces. Si la trace du doigt reste, sans que la crème ne coule par-dessus, on peut la retirer du feu

(Et faire attention parce que le fond de la casserole est toujours chaud et la crème peut continuer à cuire...) 

15 février 2012

Ma vie sans châteaux

 

Cuisine-dissidence

Il y a peu, je lisais La Reine Margot et suivais avec un bonheur mêlé d'angoisse les aventures de La Mole et Coconnas parcourant les rues de Paris pour rejoindre leurs nobles maîtresses. Je les voyais arpentant le quartier du Temple, déambulant le long de la Seine, ou traversant le Pont Neuf et gagner le Louvre...

Ce fut difficile mais comme toujours, j'ai pardonné à Dumas ses exagérations, ses arrangements avec l'Histoire, privilège que je n'accorde pas souvent (je plains sincèrement ceux qui se sont aventurés à regarder avec moi Le Pacte des Loups, par exemple...). Pour le souffle qu'il donnait à ses récits, pour l'importance qu'il accordait à la courtoisie, au panache, et parce que ses héros ne meurent que pour de belles ou terribles raisons, j'ai étouffé mes objections.

Dumas aimait un monde que j'aime aussi, fut-il au bord de la ruine. 

Car ma capitale, que j'arpente dans ses livres, mon pays, que je parcours entre ses lignes, voilà que ceux qui devraient les protéger les bradent. 


Mille intérêts supérieurs président à l'abandon de notre patrimoine, que je m'efforce de comprendre. Je ne fais pas la sourde oreille aux arguments avancés par les pourfendeurs de la dette, les chantres du réalisme et de l'esprit pratique. N'est-ce pas, pourtant, prendre le problème par le mauvais bout que de déposséder tout un pays et un peuple de son histoire? Prétendre lui garantir un futur à court terme en lui ôtant ce qui contribue à sa santé, intellectuellement et spirituellement? 

Ne serions-nous que des êtres basiques, uniquement préoccupés de l'acquisition de biens et soucieux seulement de confort matériel? 

Il semblerait que se poursuive la fuite en avant car, après la mise en pré-vente d'une partie du domaine du château de Versailles, ce sont désormais plusieurs hôtels particuliers parisiens qui se trouvent mis sur le marché

 

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Si une personne à même de me renseigner me lit, pourrait-elle me dire s'il existe une loi en France interdisant la vente par l'État de biens nationaux? Car après tout, si l'État dispose de leur gérance, n'est-ce pas à nous tous qu'ils appartiennent? 

Certes, l'argent de particuliers peut servir à l'État, mais quand ceux-ci laissent ensuite leur bien fraîchement acquis à l'abandon, on peut se demander si le jeu en vaut la chandelle. La liste de biens immobiliers en péril en France est déjà fort longue... (quelques exemples ici)


J'aimerais également savoir si une loi empêche de démonter un bâtiment historique pour aller le reconstruire à l'étranger.

L'idée peut sembler folle, mais ça s'est déjà vu: des bâtiments complets ou des pièces d'architecture atterrissent ainsi dans des musées ou chez des particuliers.

 

Tout ceci arrive... sans que nous ne le réalisions vraiment.


Dernière photo: page facebook

9 février 2012

Vite, vite, tartelettes au citron fondantes, fondantes...


 

 

 

Le citron n'a jamais été mon ami. Je me méfie même des agrumes en général, à part quand ils sont frais et que ce sont des oranges ou des pamplemousses.

Par exemple, les bonbons à l'orange et au citron ont toujours été les derniers à rester au fond du paquet (d'où l'intérêt de trouver un compagnon de débauche prédiabétique aux goûts complémentaires avant de l'ouvrir, celui qui n'attaquera pas les rouges ou les verts en premier).

Dans le même ordre d'idée, j'hésite fortement à me lancer dans la création d'une association pour la défense du saumon et des blinis au tarama, trop souvent assasinés par une giclée de jus de citron mal placée.

 

Brown_Bear_Feeding_on_Salmon

Parce que, pour poursuivre juste un peu cette digression, s'il y a bien quelque chose qui m'échappe culinairement parlant, mis à part le fait que l'on s'obstine à manger de la langue de boeuf, c'est bien cette manie de pourrir n'importe quel produit de la mer en collant du citron dessus.

Même si je suis solidaire de toutes les espèces de poissons, je dois dire que ceci me hérisse particulièrement quand sont impliqués du saumon, parce que j'ai des gènes de grizzli (qui savent eux, que le saumon, c'est trop bon et jamais ils n'iraient mettre de citron dessus), ou des oeufs de cabillaud, parce qu'ils sont trop forts (on ne peut pas leur enlever ça, ils justifient à eux seuls l'existence des mini-blinis).

 

Mais revenons-en à nos citrons. Ceux-ci, disais-je, ne sont à l'origine pas mes amis. Ils sont malheureusement les amis de mes amis. Et dans la mesure ou j'ai aussi des gènes russes, ils ne peuvent pas être mes ennemis et je n'ai pas d'autre choix que d'accepter de faire affaire avec eux. 

C'est la raison pour laquelle ceci est la deuxième recette de tarte au citron publiée ici. Elle est plus crémeuse et fondante que la première, et dotée cette fois d'une pâte sucrée.

Celle que j'utilise, je l'ai découverte il y a bien deux ans dans cette recette de tarte délicieuse. Il s'agit vraisemblablement de celle de Pierre Hermé. En ce qui me concerne, je ne fais plus que celle-là car je la trouve très pratique; facile à faire et à étaler, et surtout très bonne, évidemment (la poudre d'amande bien torréfiée lui confère toute sa saveur). 

 


 RECETTE de tartelettes au citron

 

Pour douze tartelettes ou deux grandes tartes:

 

La pâte:


  • 140 g de beurre à température ambiante
  • 250 g de farine
  • 25 g de poudre d'amande torréfiée (dorée au four et refroidie)
  • 1 oeuf
  • 1 pincée de sel
  • 75 g de sucre glace

 

Dans un saladier, mélanger à la spatule (ou à la feuille dans le bol d'un batteur) le beurre et le sucre glace jusqu'à obtenir une crème.

Ajouter l'oeuf, puis le sel, la farine et la poudre d'amande.

Quand tous les ingrédients sont bien amalgamés, ne plus travailler la pâte mais la réunir en boule avec les doigts.

L'envelopper de film et la mettre au réfrigérateur pour une heure minimum (ça peut être plus, et elle peut aussi être conservée au congélateur).

Après le temps de repos nécessaire (et alors que vous aurez fini de préparer la crème, par exemple!), mettre le four à chauffer à 180°C puis étaler finement la pâte et garnir les moules à tartelettes en les ayant chemisé avant si nécessaire.

Piquer le fond des tartelettes à l'aide d'une fourchette et enfourner pour environ 10 minutes. La pâte doit être juste dorée, ce qui va relativement vite avec des tartelettes.

Une fois qu'elles sont cuites, attendre quelques minutes, les démouler en faisant attention de ne pas les casser et les laisser refroidir sur une grille. 

 


La crème au citron:


  • 6 oeufs
  • 25 cl de jus de citron
  • 300 g de sucre
  • 30 g de maïzena
  • 100 g de beurre


Dans un saladier, mélanger ensemble le sucre et la maïzena pour éviter les grumeaux. Ajouter un oeuf et bien fouetter.

Verser dessus le jus de citron et homogénéiser le mélange. À ce stade, un petit coup de mixer plongeant permet de bien lisser la préparation.

Deux techniques de cuisson ensuite:

  1. Si vous êtes pressé et que vous disposez de dix minutes complètes à passer devant votre casserole, verser la préparation dedans et toujours en fouettant bien, faites épaissir le mélange. Attention cette crème, comme une pâtissière, brûle très vite!
  2. Si vous préférez faire autre chose de votre temps: mettez la préparation au bain-marie. Vous n'aurez besoin que de la mélanger de temps en temps, pour être sûre qu'elle cuise uniformément.

Dans les deux cas, une fois qu'elle a bien épaissi, (comme une pâtissière, justement), la retirer du feu.

Ajouter le beurre coupé en petits morceaux et l'incorporer au mélange en le lissant bien. Cette étape peut aussi être réalisée au mixer plongeant.

Laisser ensuite refroidir la crème. Selon le temps de cuisson que vous lui aurez accordé, elle sera plus ou moins ferme. Vous pouvez bien sûr la retravailler au fouet avant de l'utiliser.

La verser ensute à la cuillère ou la pocher dans les fonds de tartelettes et les mettre au réfrigérateur en attendant de les servir.

    

 

Cette recette peut être exécutée très vite, ou même préparée à l'avance: la pâte comme la crème peuvent être faites la veille et le montage prend cinq minutes!

Comme j'étais pressée, j'ai fait la pâte le matin, (j'ai foncé mes moules à la va-vite et ça se voit...) et je l'ai cuite le soir pendant que la crème cuisait elle aussi (directement à la casserole). La crème refroidit ensuite en même temps que les fonds et tout est prêt en un clin d'oeil (surtout en ce moment, vu la température qui règne dans mon appartement...).

Évidemment, j'aurais préféré avoir du temps pour une meringue (italienne) ou des rondelles de citron confit mais ce sera pour la prochaine fois! (Quand la commande sera passée un peu plus tôt!)

 

P.S.: Je n'ai toujours pas de super appareil photo de la mort. Donc mes photos sont ce qu'elles sont et j'en suis désolée (je pense que j'en ferais rire plus d'un si je disais avec quoi je les prenais!)... mais elles montrent ce qu'il y a à montrer, et c'est bien l'essentiel, non?

 

 

Crédit photo: wiki/Hillebrand, Steve

2 février 2012

La non-recette des crêpes de ma famille...


La Chandeleur a toujours été le jour des crêpes dans ma famille, comme c'était le cas dans beaucoup d'autres. Je ne crois pas avoir jamais été édifiée quant à la signification de cette fête dans mon enfance et je n'ai découvert ce qui se cachait derrière que fort tard.


cuisine-crêpes-tricot



Fête païenne puis fête chrétienne, elle est liée au retour de la lumière dans les deux cas. À mes yeux, elle a pris un sens nouveau mais qui ne contredit pas celui qu'elle a toujours eu: pour moi, elle est irrémédiablement liée à la famille. Au moment de folie que consentait nos parents, au jour où nous avions le droit de faire sauter les crêpes très très haut et peu importait qu'elles retombent au hasard sur le sol, dans l'évier, ou s'écrasent au plafond. Au sentiment de bonheur et de fierté qui m'habitait quand je prenais le contrôle des opérations et jonglais avec les poêles trop lourdes qui chauffaient deux par deux pour satisfaire tout le monde. Au sacrifice que j'acceptais avec joie de rester dans la cuisine, chaleur, vapeur, doigts glissants de pâte, pour nourrir ceux que j'aimais. Au grand n'importe quoi des mélanges improbables qu'on nous permettait en guise de garniture.

Je range ces jours où ma mère se rappelait en catastrophe que c'était la Chandeleur et où nous improvisions des crêpes, avec ceux où personne n'avait envie de cuisiner et où nous avions droit à du chocolat chaud et des tartines pour le dîner. L'esprit fantasque qui régnait était le même que celui qui animait aussi les séances de pliage de draps, au creux desquels nos parents nous installaient pour nous balancer, prisonniers des plis du tissus et riant aux éclats.

Il y a tant de reproches à faire, tant de névroses à expliquer qu'on oublie parfois de dire merci.

 

J'aimerais proposer la recette des crêpes de ma famille, parce qu'elle rend joyeux. Malheureusement ou heureusement, elle rend joyeux précisément parce qu'elle n'existe pas.

La recette des crêpes de ma famille pouvait être réalisée même quand il ne restait dans le placard que de la farine qu'on mêlait à de l'eau. Généralement, tout de même, dans la recette des crêpes de ma famille, il y avait aussi du lait et des oeufs, mais pas trop parce que ma mère n'aimait pas le goût de l'oeuf. Il y avait un peu de sel, mais pas de sucre, pour les manger aussi bien salées que sucrées.

J'ai essayé une demi-douzaine de recettes de crêpes et certaines sont absolument délicieuses. Pour une fois, cependant, je dois avouer que ce n'est pas ce que je leur demande.

Une crêpe doit avoir un autre goût que celui du délice. Sa recette doit être facile à faire, facile à mémoriser, doit fonctionner même au pifomètre parce que jamais ma mère n'en a suivi.

Une fois devenue adulte et gagnée par le virus de la précision, ne voulant pas malgré tout trahir l'esprit de la recette de ma famille, je suis arrivée à, disons... un compromis, que je partage et exporte avec plaisir:

 


(Non-)recette des crêpes


      • 100g de farine blanche (ou complète, ou moitié-moitié comme sur la photo)
      • 1 oeuf
      • 1 pincée de sel
      • 20cl de lait (en vrai c'est au pif... jusqu'à ce que la pâte ait atteint une texture idéale!)

 

Mélanger progressivement la farine et les oeufs, en ajoutant ces derniers un à un.

Lorsque le mélange est lisse, délayer petit à petit avec le lait (ou moitié eau, moitié lait).

Laisser reposer minimum 1h (ou pas! la texture après cuisson sera différente mais quand on a dix ans et qu'on a faim de crêpes...)

Ajouter du lait si la pâte a trop gagné en épaisseur avant de la verser à la louche dans une poêle huilée (nous n'avons jamais beurré nos poêles, désolée pour les bretons qui me lisent!).

Faire dorer d'un côté et quand la crêpe se détache de la poêle, donner un bon coup de poignet pour la retourner et la faire cuire sur l'autre face.

Manger avec tout et n'importe quoi à l'intérieur!


 

Ma mère avait l'habitude de couper une petite pomme de terre en deux, de planter une fourchette dans sa partie arrondie et d'utiliser sa face plate pour graisser la poêle, après l'avoir trempée dans une tasse remplie d'huile. Je ne sais pas d'où sort cette astuce et j'avoue user plutôt de papier absorbant mais je reste nostalgique de ce geste que je voyais comme un truc de grand-mère, au sens propre du terme...

 

Nous avions également une tradition, que je fais perdurer en y initiant tout ceux pour qui je fais des crêpes: la première crêpe, souvent peu présentable ou d'une forme discutable était partagée entre tout ceux qui attendaient avec impatience de se remplir la panse.

Je n'ai jamais su si c'était pour dédramatiser le fait que la première soit ratée, pour faire patienter tout le monde ou pour s'assurer que le résultat de la recette improvisée était mangeable mais j'ai toujours aimé cette idée.

 

Cette recette appartient à ma mère pour son "il faut faire avec ce que l'on a", et à mon père qui a toujours trouvé ça bon.

 

 

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Cuisine et dissidence
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