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Cuisine et dissidence
17 avril 2012

La nuit qui fait revivre nos jours

 

 



Ce soir, à Paris, mon coeur a faibli.


À mes élèves curieux, je parlais de l'importance, dans l'analyse d'un texte, de distinguer ce qui faisait appel aux faits, de ce qui touchait à l'émotion. Nous parlions des médias, de cette si forte tendance de la presse à ne vouloir que faire pleurer dans les chaumières ou rire benoîtement en oubliant sa mission première: nous informer.

Je les mettais en garde, ces presque votants, contre leurs petits coeurs fragiles et leurs esprits candides, si prompts à se laisser impressionner...

 

Juste après, je sautai dans le métro pour me rendre à "La nuit aux Invalides", que je m'étais brusquement décidée à aller voir.

En guise de lever de rideau, la cour majestueuse s'est assombrie lentement et une voix profonde s'est élevée de la pierre pour nous enlever à nous-mêmes. Avec sur le visage un sourire de gamine, j'ai oublié bien vite l'introduction bavarde et son texte alambiqué. Les yeux écarquillés et les oreilles ouvertes, j'ai oublié aussi mon cours et l'importance des faits. Je me suis laissée, presque sans résistance, conquérir.

Il y avait un peu d'Histoire dans ce morceau de grand spectacle, mais comme un emballage, l'écrin de l'essentiel. J'ai vu s'animer les Invalides, leur grandeur éclater, s'éteindre, puis renaître. Dans leur histoire en accéléré, c'est la mienne, la nôtre qui a défilé. Pendant trente-cinq minutes, pendant ce si court instant, et contre l'avis de toute notre époque, c'est à notre âme enracinée que l'on s'est adressé.

Quand les lumières se sont éteintes, les applaudissements ont fusé et avec eux des cris qui me révélaient ce que j'aspirais à entendre après ce moment rare: Vive la France.

 

J'ai pensé que les candidats de la prochaine élection devraient aller mettre leurs pas dans les nôtres, fouler la cour pavée des Invalides, attendre que la nuit tombe et ressentir ce qu'un jour ils ont bien du éprouver eux aussi, avant de l'oublier: l'amour de leur pays leur retourner les tripes.

 

Dieu, que c'était grand et bon.

 

 

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